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Le chant des ouvriers

  • 11 avr. 2021
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : 5 mai 2021


Pierre Dupont est l'auteur de plusieurs chansons militantes et socialistes. Né à Lyon en 1821, ami de Baudelaire, ses préoccupations traduisent le malaise de son époque et annonce les révolutions à venir.

"Le chant des ouvriers" était vendu deux sous, à Paris chez l'auteur, 17 rue de l'Est en 1848. Son très beau refrain "Buvons à l'indépendance du monde", aurait pu faire de cette chanson l'hymne des révolutions. Mais l'heure n'est pas encore venue, et c'est une autre chanson

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française, "l'Internationale", écrite en 1871 dans des circonstances plus dramatiques qui remplira ce rôle.


Nous dont la lampe le matin

Au clairon du coq se rallume

Nous tous qu'un salaire incertain

Ramène avant l'aube à l'enclume,

Nous qui des bras, des pieds, des mains,

De tous le corps luttons sans cesse,

Sans abriter nos lendemains

Contre le froid de la vieillesse


Refrain:


Aimons-nous et quand nous pouvons

Nous unir pour boire à la ronde

Que le canon se taise ou gronde

Buvons, buvons, buvons,

A l'indépendance du monde.


Nos bras, sans relâche tendus

Aux flots jaloux, au sol avare,

Ravissent leurs trésors perdus

Ce qui nourrit et ce qui pare:

Perles, diamants et métaux,

Fruit du coteau et de la plaine,

pauvres moutons, quels bons manteaux

Il se tisse avec notre laine!


Refrain


Quel fruit tirons-nous des labeurs

Qui courbent nos maigres échines!

Où vont les flots de nos sueurs?

Nous ne sommes que des machines.

Nos Babels montent jusqu'au ciel

La terre nous doit ses merveilles:

Dès qu'elles ont fini le miel,

Le maître chasse les abeilles.


Refrain


Mal vêtus, logés dans des trous,

Sous les combles, dans les décombres,

Nous vivons avec les hiboux,

Et les larrons amis des ombres.

Cependant notre sang vermeil

Coule impétueux dans nos veines,

Nous nous plairons au grand soleil

Et sous les rameaux verts des chênes.


Refrain


A chaque fois que par torrents

Notre sang coule sur le monde,

C'est toujours pour que les tyrans

Que cette rosée est féconde,

Mangeons-le dorénavant,

L'amour est plus fort que la guerre,

En attendant qu'un meilleur vent

Souffle du ciel ou de la terre.





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